Photographe au talent indubitablement incontestable, la sensible Kate Barry s’en est allé. Fille aînée de l’actrice et chanteuse Jane Birkin et du compositeur britannique de musiques de films John Barry, Kate Barry est décédée mercredi après avoir chuté de son appartement parisien de la rue Claude-Chahu dans le 16 ème arrondissement. Fille de, belle-fille de, sœur de : la liste est longue mais synonyme d’un destin hors du commun. Celui d’une grande artiste telle que pouvait l’être sa mère Jane, son père John Barry, son beau père: Serge Gainsbourg monstre sacré de la chanson Française et ses célébrissimes sœurs: Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon. Une famille faite de personnalités fortes qu’elle a aimé plus que tout et qu’elle admirait lui permettant de vivre dans l’ombre, assumant pleinement sa réserve parfois teintée de fragilité.
Kate Barry voyait dans la photo un remède à la mélancolie. Avant de tomber dans les filets de cet art qui lui allait si bien, elle avait envisagé une carrière de styliste faisant ses armes à l’école de la Chambre syndicale de la haute couture parisienne. Puis l’appareil s’était imposé, à l’âge de 24 ans. « Je me suis construite un peu en négatif », avait-elle confié récemment.
Aujourd’hui son travail était notamment connu pour ses portraits intimistes d’actrices tels que: Catherine Deneuve, Carla Bruni, Monica Bellucci ou Audrey Tautou, ses campagnes pour Dior, Comptoir des cotonniers et Anthony Vaccarello, des pochettes d’album au naturel sublimé, ou encore ses séries mode pour de prestigieux magazines: Vogue, Elle, Cosmopolitan, le Figaro Madame, L’Express Styles, Sunday Times Magazine.
Le clan Birkin avait d’ailleurs posé devant son objectif avisé. Ses sœurs diront d’elle que son aptitude à « capter ce qu’il y’a de plus sensible et de personnel » chez l’autre ont été le reflet d’un succès bien mérité mais trop court à la fois.
Ses séries d’expositions étaient de véritables succès. Sa première a eu lieu à la Bunkamura Gallery de Tokyo, au Japon, en 2000. Cinq ans plus tard, elle s’illustrait à la galerie Léo Sheer, à Paris, avec sa collection Cornered, portraits-paysages, puis dans la basilique de Sant’Alessandra, à Fiesole, en Italie, un an plus tard. Kate Barry a également exposé une sélection de 40 portraits réalisés au Marché international de Rungis, en 2009. Puis est retournée à Tokyo pour une série de portraits au Mori Art Museum. Plus récemment, le talent de photographe de Kate Barry avait de nouveau été mis en valeur. Elle était la première artiste à être exposée, du 27 septembre au 20 novembre 2013, dans la nouvelle galerie Cinéma, ouverte dans le Marais, à Paris, et entièrement dédié à l’univers du septième art. Sa série de photographies, intitulée «Point of View – portrait/natures mortes», réunissait notamment des clichés tirés de sa collection «Actrices», dont des portraits de sa demi-sœur Charlotte Gainsbourg ou de Sofia Coppola.
La plus discrète des filles Birkin, femme engagée pour des causes variées, mère d’un garçon de 26 ans prénommé Roman a toute sa vie été portée par l’Ombre. Aujourd’hui sa disparition tragique la fait malgré elle entrer dans la lumière. C’est ainsi qu’elle rejoint ainsi son obscur clarté partant sans crier grâce. « Sa manière d’exister au monde, d’être de l’autre côté de la scène, donner la lumière plutôt que de la prendre », voici comment Kate Barry est dépeinte si justement par nos confères du Vogue. Un dernier hommage lui ait rendu aujourd’hui jeudi 19 décembre 2013 à Paris.
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